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Intelligence artificielle et création artistique

 
NUMÉRO 1 ⎯ 15 FÉVRIER 2020
LES MACHINES CRÉATRICES

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Tout sur les artistes émergents qui explorent le pouvoir créatif de l’IA
et les intervenants les plus reconnus du domaine de l’IA et de l’art génératif. 

 

 

ACTUALITÉS

MUTEK AND ZÚ DÉVOILENT LES PARTICIPANT·E·S DE LEUR LABORATOIRE DE CRÉATION EN INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

MUTEK MONTRÉAL AI ART LAB – 1 AU 10 MARS 2020

 

 

Pour leur partenariat inaugural, MUTEK et  mettent en place un laboratoire international multidisciplinaire en intelligence artificielle (IA) inédit à Montréal pour la création d’œuvres audiovisuelles : le AI Art Lab. Après deux premières étapes à Saint-Pétersbourg (Gamma_LAB AI, Russie) en mai 2019 et à Tokyo (MUTEK.JP, Japon) en novembre 2019, le laboratoire se tiendra du 1er au 10 mars 2020 dans les locaux de .

 

À Natalia Fuchs (ARTYPICAL), la commissaire et instigatrice du projet, se joignent Maurice Jones (MUTEK.JP) et Peter Kirn (CDM) en tant que facilitateurs dans le but d’étudier l’IA d’un point de vue conceptuel, de déconstruire les idées préconçues à son sujet et d’explorer notre rapport avec cette science cognitive qui occupe une place croissante dans nos quotidiens.

 

Le programme de dix jours sera composé de conférences, d’ateliers pratiques et de classes de maîtres animés par des professionnel·le·s reconnu·e·s, des commissaires et des expert·e·s des arts numériques et scientifiques. Une journée de rencontres publiques avec l’ensemble des participant·e·s est également prévue le samedi 7 mars 2020.

 

Artistes de Montréal :

Alexandre Burton (CA/QC) / Edith Viau (CA/QC) / Gabriel Vigliensoni (CL/QC) / Hugo Boujut-Burgun (CA/QC) / Isabella Salas (MX/QC) / Line Katcho (CA/QC) / Lucas LaRochelle (CA/QC)

 

Artistes internationaux·les :

Albena Baeva (BG) / Damian T. Dziwis (PO/DE) / Joseph Kamaru (KE) / Moises H. Valenzuela (MX/DE) / Stanislav Glazov & Natalie Golubenko (RU/DE)

 

Ils·Elles seront accompagné·e·s dans leurs démarches artistiques par des expert·e·s de l’Institut québécois d’intelligence artificielle MILA et seront considéré·e·s pour la programmation du Festival MUTEK Édition 21 qui se tiendra du 25 au 30 août 2020 à Montréal.

PUBLICATION : OLLIVIER DYENS, LA TERREUR ET LE SUBLIME. HUMANISER L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE POUR CONSTRUIRE UN NOUVEAU MONDE, XYZ, 2019.

 

 
Olliver Dyens est professeur titulaire au département des littératures de langue française, de traduction et de création de l’Université McGill. Il est l’auteur de nombreuses parutions ayant trait aux nouvelles technologies, dont Virus, parasites et ordinateurs : le troisième hémisphère du cerveau (PUM, 2014), La condition inhumaine. Essai sur l’effroi technologique (Flammarion, 2008) et Chair et métal, l’évolution de l’homme : la technologie prend le relais (VLB, 2000 ; édition anglaise : MIT Press, 2001).
 
« Comment vivre dans un monde qui connaîtra l’équivalent de 10 000 ans de progrès d’ici 2100 ? Comment penser et repenser la société face aux avancées, défis, terreurs et réussites extraordinaires de l’intelligence artificielle ? Comment rendre ce monde inondé de technologies plus humain et plus équitable ? Ce livre aborde ces questions et propose d’étonnantes pistes de solutions, dont une alliance inédite entre notre intelligence et celle des machines » (Quatrième de couverture).

 

Nous reparlerons de cet ouvrage dans un prochain numéro.

 

Extrait de l’ouvrage : 

Pendant des centaines de millénaires, nous avons ouvert les yeux sur une aube prégnante de défis, de dangers, de jouissances et de sublime. L’homme et la femme qui s’étiraient puis se levaient, craignaient la famine, le froid, la maladie et la mort mais baignaient aussi dans des lueurs de profondes tendresses et d’amples beautés. Parfois, les voilà qui s’engouffraient dans des caves obscurs et y peignaient des fresques étonnantes; ou peinaient à élever des structures qui chantaient la gloire de dieu; ou domestiquaient puis nourrissaient leurs animaux pour dompter la famine. Mais toujours, un rythme organique, biologique, scandé aux cycles du soleil et de la lune, les guidait.

 

Nous nous levons encore le matin, absorbés, comme nos ancêtres, par nos espoirs et nos craintes face à un monde toujours renaissant. Mais ce monde est autre car le voici qui se transforme et se réinvente continuellement sous la poussée et la virulence des technologies, ses fondations quotidiennement recréées nous posant sans fin la question de notre essence. Tous les matins, la lueur du ciel naissant nous fait aimer puis craindre des technologies qui pensent mieux que nous, qui nous guident mieux que nos cartes et plus habilement que des oiseaux migrateurs, des technologies dont la ‘main’ est plus précise et plus stable que les doigts humains, dont l’analyse est plus fine et plus objective que la nôtre. Chaque matin, nous affrontons des technologies qui nous peignent le tableau de notre obsolescence.

 

Mais chaque matin, nos outils nous permettent aussi d’affronter la journée par l’entremise d’un quotient intellectuel décuplé; d’espérer être guéris d’une quantité toujours plus grande de maladies et de pathologies; de souffrir moins; de connaître les passions et tendresses de presque tous les habitants de cette planète et de les rejoindre en quelques heures. Tous les matins, l’aube naissante nous promet une vie plus sensible, plus intéressante et plus menaçante que celle dont tous les rois et reines qui nous ont précédés ont fait l’expérience.

 

Chaque jour, les technologies nous font ressentir à la fois ce que nous avons perdu et ce que nous gagnons, nous forçant à réaliser l’ampleur extraordinaire du contemporain. Face à ce monde étonnant, nous ressentons alors un bouleversement fait de terreur et de sublime, comme si nous nous retrouvions à la fois au pied d’un arbre de Noël et au milieu d’une apocalypse.

 

(…)

Tous les domaines de l’activité et du comportement humains sont troublés, renversés, puis réinventés par les forces opposées du monde technologique dans lequel nous vivons, et du monde évolutionniste qui nous a donné vie. Mais ce bouleversement est aussi extraordinaire, car les possibilités que nous offre la tension entre ces mondes, de la fin des préjugés à une guérison de la planète et de l’écosystème, de la lecture éthique des complexités à la création d’une sensibilité artificielle, sont aussi prégnantes de beauté.

 

(…)

Créer une société humaine/machine dont les fruits sont prégnants de sens, de beauté, de compassion et d’éthique est une tâche immense. À cette fin, il est important de proposer des pas et des outils qui nous permettront de poser les premières assises de ce champ sémantique et de cette structure éthique.

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QUE VEULENT LES MACHINES ?

par Anne-Marie Boisvert

Le diable, commentant le premier dessin tracé dans la terre par le premier homme, lui souffla à l’oreille : « c’est bien mais… est-ce de l’art ? ». Questionner et repousser sans cesse les limites de ce qu’est, ou ce que devrait être, l’art, est la tâche que se sont assignée bon nombre d’artistes au cours du vingtième siècle…

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QU’ARRIVERA-T-IL SI NOUS RÉUSSISSONS ?

par Anne-Marie Boisvert

La menace que ferait planer sur le futur de l’humanité l’avènement d’une hypothétique « singularité » en intelligence artificielle – c’est-à-dire l’avènement de systèmes dotés d’une « superintelligence » et échappant à tout contrôle – a souvent fait la manchette ces dernières années…

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