Dans les éditions précédentes du Magazine, notre équipe a proposé quelques dossiers sur la création en art électronique en présentant le travail des producteurs, des diffuseurs, des artistes de la scène locale. De temps à autre, nous voulons également jeter un regard sur ce qui se fait ailleurs, examiner d’autres situations que la nôtre afin de prendre un recul et pouvoir comparer des situations diverses, telles qu’elles se définissent dans certains pays ou régions.LONDRES L’Angleterre est un des rares pays, avec les États-Unis notamment, où des institutions en art contemporain se sont engagés concrètement envers les arts électroniques. Le ICA (Institute of Contemporary Art) de Londres, après quelques admirables efforts (les visites guidées de sites Web du Curatour par exemple) et une période difficile (pendant des mois, le site n’a pas été mis à jour), s’est récemment doté du New Media Centre grâce au support de Sun Microsystems, la grande compagnie en produits informatiques. Benjamin Weil, co-fondateur de adäweb et un des conservateurs les plus importants en art électronique, a été nommé à la direction. Il a déjà mis sur pied un programme d’expositions en ligne, networks, dans lequel il a effectué une première sélection d’oeuvres pionnières qui donne véritalement une perspective historique à l’art Web. ICA accueille également le Digital Moving Image Festival onedotzero dont c’était la troisième édition du 30 avril au 3 mai 1999.LIVERPOOL Basé à Liverpool, FACT (The Foundation for Art & Creative Technology) représente un des plus important producteurs en arts médiatiques en Angleterre. Il soutient la réalisation de nombreuses oeuvres sur des supports électroniques variés et fait la promotion de ces oeuvres dans les plus grandes institutions. Il a aussi mis sur pied, l’an dernier, IMAGINARIA, le Cap Gemini Digital Art Prize qui décerne des prix aux meilleures productions d’artistes du Royaume-Uni. De plus, FACT a organisé la 9e édition du International Symposium on Electronic Art ISEA98 qui s’est tenu à Liverpool et Manchester à l’automne 1998. Un excellent compte-rendu de l’événement est également disponible sur le site de ISEA (Montréal).HULL Situé à Hull dans le Yorkshire, le Hull Time Based Arts est un des plus anciens centres de production dans le domaine des oeuvres inter/multidisciplinaires impliquant la performance, la vidéo, le son et la musique, l’installation et les nouveaux médias. Il fournit les ressources techniques aux artistes, met sur pied un programme d’expositions et diffuse des projets en ligne. Le festival Root qu’il organise en était à 9e édition en octobre 98. L’organisme a aussi élaboré un programme de résidence d’artistes EMARE99 (European Media Art residency Exchange) en collaboration avec d’autres partenaires européens.SHEFFIELD Dans la même région, à Sheffield, se tient Lovebytes, une biennale en arts médiatiques comportant des oeuvres spécialement produites pour l’événement. L’organisation dispose d’installations multimédia pour le développement et la production de projets artistiques et son nouveau laboratoire en multimédia lui permettra d’offrir des résidences et des ateliers.BRIGHTON Brighton est une ville reconnue pour accueillir plusieurs firmes s’intéressant au multimedia et offrir de nombreux services dans ce secteur d’activités. Lighthouse, un important centre de formation dans le Brighton Media Centre, offre aussi des bourses qui prennent la forme d’accès à l’équipement. Dans le même complexe, BN1 se définit comme un musée sans mur et orchestre la réalisation d’oeuvres autant publiques que digitales, qui ont toutes en commun d’avoir une composante technologique. Elle agit en partenariat avec d’autres organismes, dont Lighthouse.NOTTINGHAM Nottingham est également considéré comme un centre en multimédia dans la région des East Midlands. Plusieurs des activités concernant les arts sont rassemblées au Broadway Media Centre. L’organisation active ingredient, aussi à Nottingham, fait la promotion et la diffusion d’oeuvres utilisant l’Internet et les nouvelles technologies en fournissant le support technique à des groupes et à des artistes. Elle met sur pied des ateliers et diffuse des projets en ligne.BRISTOL DA2, une agence spécialisée dans la promotion de l’art digital, développe un programme d’exposition d’oeuvres d’arts utilisant l’informatique. Situé à Bristol, elle aide surtout les artistes de la région du Sud Est de l’Angleterre et collabore avec de nombreux centres d’exposition de cette région, notamment avec le Watershed Media Centre, également à Bristol.PLYMOUTH Le CAiiA+STAR réunit deux centres d’études doctorales, le CAIIA (Centre for Advanced Inquiry in the Interactive Arts), University of Wales College, Newport dans le Pays de Galles et STAR (Center for Science, Technology and Art Research), School of Computing, Univertsity of Plymouth situé dans le Southwest. Grâce à leur expertises individuelles, ils forment un organisme spécialisé dans le domaine de la pratique, de la théorie et des applications concernant les rapports entre la création et la science, la technologie et la conscience.OXFORD The Laboratory, le département de recherche à la Ruskin School of Drawing and Fine Art à Oxford, n’a pas de lieu physique mais diffuse de nombreux projets en ligne de grand intérêt (entre autres ceux de David Bickerstaff, Jake Tilson, Tracy Mackenna et Edwin Janssen) et supporte la production de nouvelles oeuvres électroniques. Il travaille de concert avec des partenaires nombreux pour réaliser conférences et expositions.LUTON Une autre institution académique s’est également intéressée aux arts médiatiques avec la mise sur pied d’un événement qui a eu lieu récemment: Creativity and Consumption. Organisé par l’Université de Luton du 26 mars au 12 avril 1999, l’événement comportait une série de conférences, d’ateliers et des projets en arts médiatiques.LANCASTER Furnace, d’abord une compagnie de performance, a donné naissance au projet MyHouse & YourHouse, à Lancaster, un environnement pour artistes, un espace artistique utopique.Ce projet singulier s’est développé au sein d’une communauté d’artistes qui, ayant perdu leur lieu, continuent leur activités par le biais des nouvelles technologies, sur le réseau Internet. Resitué sur le WWW, Furnace a donné lieu à des projets en ligne très intéressants (dont Encounter commenté dans cette édition). Ce rapide survol ne saurait faire le portrait exhaustif et définitif de la production et de la diffusion de l’art électronique en Angleterre. Il vise à démontrer la vitalité qui caractérise certainement cette sphère d’activités dans ce pays, en faisant valoir la diversité des formes que prend l’engagement de ses nombreux centres, organismes et institutions. |
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