La manifestation, qui se produit tous les cinq ans à Kassel en Allemagne et qui a comme objectif de proposer une vision éclairée sur l’art contemporain, crée de nombreuses attentes auprès des professionnels de l’art et du public intéressé. Pour cette dixième édition de Documenta, la directrice Catherine David a conçu l’événement en quatre volets : une exposition qui s’inscrit dans le tissu urbain de la ville de Kassel, un livre, un programme d’invités et un site sur l’Internet qui interrogent l’état de la culture en cette fin de siècle.

C’est l’exposition, intitulée Parcours, qui a provoqué les réactions les plus vives, aussi bien positives que négatives. Certains ont jugé l’approche de Catherine David trop académique. D’autres, au contraire, ont salué sa rigueur intellectuelle. Mais, en consultant les opinions émises sur l’Internet, on y retrouve surtout de nombreuses critiques portant sur la faible représentation de l’art non-occidental dans l’exposition.

Pour Catherine David, cela s’explique par le fait que les propositions les plus audacieuses dans plusieurs pays trouvent leur expression dans d’autres disciplines que les arts visuels, comme dans la musique, la littérature, le théâtre ou le cinéma, par exemple. Plusieurs conservateurs et critiques d’art ont exprimé leur désaccord avec cette position. Ainsi, le groupe Universes in Universe, qui a comme mission de faire connaître l’art non-occidental, a interrogé quelques individus concernés par ces questions. Sur le site de ce groupe, des renvois à des articles qui traitent du même sujet ont aussi été créés.

D’une manière générale, le programme d’invités de même que le site Web de Documenta X ont suscité des réactions plus positives. La série de rencontres, Cent invités/Cent jours, constitue un des volets marquants de la manifestation. En effet, chaque jour pendant cent jours, des artistes et des intellectuels figurent parmi les invités. La variété des intervenants, provenant de diverses régions du monde et de plusieurs sphères du savoir, semblent satisfaire davantage les attentes.

Fait intéressant, les conférences passées peuvent être vues sur le site Web de Documenta X et les rencontres prévues chaque jour à 19h00, heure de Kassel, peuvent être visionnées en direct ! Parmi les artistes invités à parler de leur travail, mentionnons, entre autres, Jeff Wall, Michelangelo Pistoletto et Mike Kelley. La plupart des rencontres sont en anglais ou en allemand.

Le site Web de la Documenta a obtenu de très bonnes critiques, du magazine Wired, par exemple. Sa réalisation a été confiée à Simon Lamunière, conservateur des nouveaux médias au Musée St-Gervais à Genève, qui l’a pensé comme un espace en soi, indépendant de l’exposition tout en restant lié à l’événement dans son esprit. Malheureusement, il n'est plus possible de visiter le site Web qu'il a été conçu pour la Documenta. Cependant, les œuvres créées pour l'événement peuvent toujours être vues. La liste des œuvres permet de choisir un de ces projets