L'interactivité et les possibilités d'échange offertes par l'Internet permettent la création d'oeuvres collectives qui redéfinissent les frontières du texte. Ces projets de collaboration mènent à l'accroissement infini et à la transformation continue en déléguant, du moins en partie, la production du contenu au visiteur.
Certaines oeuvres Web sont exemplaires à cet égard, notamment le projet de Douglas Davis, the longuest collaborative sentence. Cette oeuvre est née dans le contexte d'expositions et de performances impliquant de nombreux intervenants et sa vie se prolonge sur le réseau depuis 1995, sans fin connue... Tout visiteur peut ajouter du texte pour faire suite au dernier fragment et se joindre à ce projet démesuré.
just change beliefs de Jenny Holzer, une autre oeuvre collective importante, est composée d'un ensemble d'énoncés revus sans cesse par les participants. Les variations apportées par les visiteurs, les nouvelles propositions s'ajoutant aux autres lui confèrent une vie illimitée.
Enfin, l'oeuvre de Maurice Benayoun, Et moi dans tout ça ?2 mise également sur la collaboration des visiteurs pour remanier un texte donné, et ce, de manière continue. Ici la quantité de texte demeure sensiblement toujours la même. Les fragments de texte sont remplacés par d'autres à l'intérieur du récit par le lecteur devenu auteur. L'intervention des participants défigure le texte original, la Génèse tirée de La Bible, une histoire connue de tous, devenue ici méconnaissable.