Dans le Dossier élaboré par Anne-Marie Boisvert sur la littérature électronique, il est longuement question de l'arborescence, de la multilinéarité et de la structure labyrinthique caractérisant la structure de bon nombre d'oeuvres électroniques, transformant la notion d'espace du texte sur Internet. À cette profondeur spatiale que construisent les relations entre les pages, s'ajoute le traitement "bidimensionnel" de chaque page elle-même.
La surface sur laquelle le texte prend place, à proprement dit, a été l'objet de nombreuses expérimentations par les artistes. Les dimensions de l'écran de l'ordinateur, son caractère lumineux, les barres de déroulement qui permettent de cacher du texte et de le découvrir, les fonds d'écran texturés et/ou colorés, les dimensions et les couleurs des lettres, le choix de la typographie, constituent des ingrédients dont les artistes tiennent compte dans le traitement qu'ils font du texte dans leurs oeuvres. L'utilisation de ces possibilités agit considérablement sur le signification des mots, énoncés, récits qui composent l'oeuvre.
Par exemple, avec being human, Annie Abrahams attribue des états d'esprit et des émotions aux mots, qui se greffent à leur signification, grâce à l'emploi de dimensions et de couleur des lettres, par le choix de typographie et de fond d'écran. Pour sa part, Juliet Ann Martin, avec oooxxxooo conjugue le sens et la matérialité des mots en leur accordant un espace sur l'écran qui force ses limites. Ces signes, mots et phrases effectuent des parcours qui excèdent la surface immédiate de l'écran et que l'utilisation des barres de déroulement nous permet de découvrir.
Dans Charlotte de Paul Vee, l'écran est réaménagé par zones et la construction habile du récit est fondée sur ce qui est continuellement caché et révélé grâce aux barres de déroulement.
Oeuvres commentées plus longuement dans le Magazine:
· Annie Abrahams, being human
· Juliet Martin,xxxoooxxx