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40e ANNIVERSAIRE

 

de la création des

 

Cent jours d’art contemporain de Montréal 1985 – 1996

 

et de l’exposition

 

AURORA BOREALIS

1985 aura été l’année de la première manifestation publique du Centre international d’art contemporain de Montréal créé en octobre 1983 par Claude Gosselin. Après avoir été le directeur des expositions au Musée d’art contemporain de Montréal de 1979 à 1983, Claude Gosselin a été le commissaire des arts visuels pour le compte de Québec 84, la Corporation publique en charge de l’événement marquant le 450e anniversaire de l’arrivée de Jacques Cartier à Québec.

 

Fin 1984, de retour à Montréal et fort de son expérience acquise à Québec, il souhaite créer un événement en arts visuels qui serait le pendant des festivals alors en vigueur à Montréal (théâtre, cinéma, danse). Il fonde Les Cent jours d’art contemporain de Montréal, une scène pour les arts visuels.

 

Un événement pour les arts visuels, cela se traduit généralement par une exposition. Claude Gosselin en a une en tête qui comprendra de nombreux artistes. Pour la réaliser, il demande à René Blouin et à Normand Thériault, deux hautes figures des arts visuels à Montréal, de s’associer à lui. Ensemble, les trois commissaires choisiront trente artistes canadien·nes établi·es. Le titre de l’exposition, AURORA BOREALIS, revient à Normand Thériault.

 

« 30 questionnements contemporains sur ce que je suis moi,
moi et mon environnement, moi et les objets du monde »[1]
Normand Thériault

 

En occupant les locaux commerciaux vacants du complexe domiciliaire La Cité, situé à l’intersection des rues Du Parc et Prince-Arthur, AURORA BOREALIS provoqua une onde de choc sur la scène culturelle. Tous les médias nous rappellent que c’était l’événement majeur de l’année en art contemporain au Canada : « la plus importante manifestation d’art contemporain canadien jamais présentée à Montréal »[2] écrivait-on dans le quotidien Le Soleil de la ville de Québec. À Toronto, dans le Globe and Mail, John Bentley Mays vantait la vision audacieuse des commissaires et l’impressionnant panorama d’artistes du pays [3].

 

Cette première exposition du CIAC, présentée du 15 juin au 30 septembre 1985, visait haut et elle n’est pas passée inaperçue. Elle aura été visitée par 20 000 personnes. Avec beaucoup d’efforts et un mince budget de 350 000$, elle a créé un précédent majeur pour les éditions successives des Cent jours d’art contemporain de Montréal.

 

Mais qu’est-ce qui a fait d’AURORA BOREALIS un incontournable de l’histoire de l’art contemporain au Canada ?
Retour sur la singularité de cette manifestation artistique en trois points.

 

 

Rendre l’art contemporain accessible

 

Les intentions de Claude Gosselin ont toujours été claires : « Mon but est de créer une manifestation internationale en art contemporain qui soit populaire, et cela, tout en conservant un haut niveau de qualité »[4]. Les Cent jours d’art contemporain de Montréal ont exposé la population aux codes de l’art contemporain, à cette ouverture nécessaire pour entrer en contact avec l’art qui se fait, qui se cherche et qui découvre.

Pierre Granche, Un espace pour une verticale, une horizontale et une vue oblique…, 1985,
Construction de carton gypse, bois et métal dans un espace de 19,5m x 13,8m.
Cent jours d’art contemporain – Montréal 85. Photo de Denis Farley

L’installation, un médium résolument contemporain

 

Pour l’exposition AURORA BOREALIS, l’œuvre exposée est une réunion d’éléments divers dans un espace donné formant un ensemble autonome : une installation.

 

« l’installation continue d’offrir un nombre illimité de possibilités dont
l’une est justement ce nombre illimité de possibilités »[5]
René Blouin

 

Les galeries commerciales de La Cité offraient aux artistes la possibilité de se déployer dans de grands espaces et de mettre de l’avant « l’installation » comme œuvre critique de l’objet d’art et de ses modes de présentation. AURORA BOREALIS aura été une des rares expositions de groupe dans le monde à présenter autant d’installations artistiques.

 

Le public déambulait dans les espaces et entretenait un dialogue spatial avec les œuvres. L’installation contemporaine canadienne trouvait, le temps d’un été à Montréal, un moule adéquat.

 

 

Envahir Place du Parc, le complexe commercial de La Cité.

 

Les Cent jours d’art contemporain de Montréal offrait au public un lieu où s’approprier l’art contemporain. Se promener librement, parler devant les œuvres, ne rien comprendre, enfin comprendre, douter, demander, abdiquer, réaliser, s’obstiner, questionner, renier et, comme dernier cri esthétique, refouler… pour plus tard. Ce plus tard est bien réel puisque le legs d’AURORA BOREALIS ne s’est jamais tu.

 

Tout le monde entretenait un lien personnel avec ce type de lieu: un passé, une anecdote. Le centre commercial ne discrimine pas. Il offre un espace sans apriori à la présentation d’œuvres pour celles et ceux qui n’y sont pas encore habitué·es.

Betty Goodwin, Moving Towards Fire, 1985,
Pastel à l’huile et acrylique dans un espace de 12,5m x 7m.
Cent jours d’art contemporain – Montréal 85. Photo de Denis Farley.

Le lieu d’exposition inusité nous est rappelé par les tuyaux d’aération, les gicleurs d’urgence et la plomberie apparente que l’on remarque sur l’abondante documentation photographique de l’événement. Les installations apparaissent à la fois écrasées et magnifiées par l’espace. Elles détonnent de l’architecture brute qui les entoure. Le CIAC, en occupant les locaux des Galeries du parc, voulait présenter des œuvres hors des institutions traditionnelles. Les Cent jours d’art contemporain de Montréal avaient cela d’original pour l’art actuel: faire le pari d’un événement qui ne soit ni commercial, ni muséal, en plein cœur de la ville.

 

AURORA BOREALIS témoignait de la vivacité et de l’excitation qui animaient les commissaires René Blouin, Claude Gosselin et Normand Thériault. Avec cette manifestation éphémère, le CIAC et ses collaborateurs lançaient une perche au public canadien ; lui permettant de penser l’art contemporain par lui-même.

 

Pour davantage de détails sur l’événement et sur les œuvres exposées, vous pouvez consulter le catalogue de l’exposition AURORA BOREALIS disponible sur notre site web : https://ciac.ca/aurora-borealis-1985/

 

Nicolas Vignola-Goyer n.vignolagoyer@ciac.ca
Stagiaire au CIAC Mtl.
Avril 2025.

Notes

 

[1] https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2790978?docsearchtext=aurora%20borealis%20ciac

 

[2] Bernier, Y. (1985, 22 juin). Grande exposition d’art contemporain « Aurora Borealis ». Le Soleil. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2912971?docsearchtext=aurora%20borealis%20ciac

 

[3] Bentley Mays, John, B. M. (1985, 15 juin). « Northern lights shine in installation show ». The Globe and Mail. https://res.banq.qc.ca/login?url=https://www.proquest.com/newspapers/northern-lights-shine-installation-show/docview/386312306/se-2

 

[4] Delagrave, M. (1986, 9 août). « Lumière : perception-projection » à Montréal, Un événement d’envergure avec des artistes vivants. Le Soleil. https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2920035?docsearchtext=aurora%20borealis%20ciac

 

[5] Blouin, 11