dossier :
Pratiques sonores sur Internet
par Collectif RYBN
(en Français)

entrevue
vidéo :

D.J. Spooky
par Paule Mackrous (Anglais/Français)

 


Parole d'artiste :
The Internet as Public Domain Space
par Stanza (en anglais)

perspective :
Becoming a Remixologist : Art, Theory and Sound Practice
par Mark Amerika
(en anglais)

œuvre 1
Nocinema.org
(Jérome JOY )

par Magali Babin
(en français)

œuvre 2
Code Organ (DLKW)
par Dominic Arsenault
(en français)


œuvre 3 :
Soundtrack (Gokce KINAYOGLU)
par Tom Zamir
(en anglais)

œuvre 4 :
Sensity (STANZA)
Par Benoît Bordeleau
(en français)

œuvre 5 :
Webspinna (RHYTHM SCIENTISTS)
version "remix" par Paule Mackrous (en français)

MAGAZINE ÉLECTRONIQUE du CIAC
no 36
AVRIL 2010

Éditorial

Au cours des dernières années, l’art sonore s'est déployé en une multitude de pratiques. Ce développement est étroitement lié aux technologies récentes et, par extension, à l’Internet et à ses modalités esthétiques. Par des articles de fond et des analyses d'oeuvres, ce numéro traite de cette importante émergence.

S’il est vrai qu’Internet est devenu une plateforme de diffusion incroyable pour la musique et le partage de matériaux sonores, il est également devenu un médium de prédilection pour la création sonore hypermédiatique. Il m'apparaît réducteur de parler d’une spécificité de l’art sonore sur le Web, mais on peut toutefois observer ses différentes caractéristiques prédominantes. Celles-ci sont liées au médium par lequel les oeuvres sonores prennent forme sur le Web, influençant la pratique de l'art sonore de manière plus gobale. On peut d’abord noter la grande place que prend l’aspect collectif, reflété de différentes manières dans ce numéro. Cette collectivité se rapporte à la fois aux pratiques de l’appropriation, du sampling, de la remixologie, des principes de la culture libre, des différentes licences qui lui sont reliées (Copy left, Creative Commons) et d’une économie du partage. Elle se traduit également dans les nombreuses collaborations de toutes sortes entre artistes, programmeurs et musiciens. Les œuvres hypermédiatiques sonores sont ainsi empreintes d’une transdisciplinarité qui se déploie non seulement par cette communauté de savoir-faire consolidée par le Web, mais également dans une expérience esthétique où les langages de l’image, du son et du texte s'harmonisent jusqu’à se confondre ou se traduire les uns les autres. À cela s’ajoute l’aspect génératif que permet le son numérique et l’ordinateur graphique. Cette générativité s’arrime avec la performativité des sons dont l’enchaînement se renouvelle indéfiniment. Les sons du Net prennent parfois forme par le truchement d’une spatialisation visuelle que permet l’interface graphique interactive, une pratique que l’on appelle généralement celle du Soundtoy.  Cette spatialisation du son devient pour d’autres le moyen de faire revivre un espace géographique, d’écouter les sons ambiants de son propre quotidien et de partager son expérience via les plateformes participatives du Web 2.0. Les sons du Net s'expérimentent également hors du Net, il faut donc considérer les pratiques installatives et performatives sonores dérivées de l'Internet. Finalement, l'aspect interactif engendre un investissement important de la part de l'internaute. Cet investissement transforme les sons du Net en un art résolument engagé pour lequel "écouter" signifie s’approprier, manipuler et partager librement.

Ce numéro s'inscrit à la suite d' « Explorations sonores », un numéro dirigé par la précédente rédactrice en chef Anne-Marie Boisvert, en 2002. J’ai voulu donner autant la place aux théoriciens qu’aux artistes, l’un des traits essentiels de cette jeune forme d’art étant la porosité des frontières entre théorie et pratique et entre spectateurs et artistes.

 


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