œuvre 4
The Central City, de STANZA (Royaume-Uni), 1997-2004
« My artistic intervention tries to look at fragments of our experience of cities, that make up the whole city. The Central City, is a place which appears out of control, but which we try to control through design. The city as grids, and repetition, can appear sublime or it can confuse and appear prison like. Giant cities paint a gloomy picture, of mass urban sprawl; the megalopolis is spreading upwards and everywhere to house a population of which 70 - 80% now lives in cites worldwide.
These online works represent spaces, they are idealised spaces. I don't see The Central City, as a simulation. In fact, I am not aiming or particularly interested in simulation. I view the final evolution of the project as a experience, an online internet experience, which can be viewed inside the white cube of the box which is a computer. The framework, the grid, that contains this work is the computer and the internet. Images of maps redrawing and reprocessing themselves. This allows the city a perpetual evolution, no single similar path need be followed. »
Stanza1
Web dans le Web, réseau dans le réseau, The Central City (« la Ville centrale ») est une œuvre en ligne labyrinthique et tentaculaire, comme l'illustre - non sans humour - la prolifération des formes organiques et grouillantes, mi-animales, mi-végétales, qui se mettent à se développer dès l'entrée du site pour envahir peu à peu le plan général de l'œuvre aperçu tout d'abord. Néanmoins, avant que les tentacules ne recouvrent tout, le visiteur a quand même le temps de voir figurer sur son écran (surtout s'il a soin de mettre l'animation en Shockwave à 'pause'…) un cercle central d'où partent des sortes de câbles et/ou de routes le reliant à des lieux situés à sa périphérie : The Central City, sonicity, soundcities, photocity, soundscraper, inner city, soundmaps, biocity, ccityv…
Chacun de ces lieux constituent des œuvres dans l'œuvre, des villes dans la ville, dans les chemins desquelles le visiteur a tout loisir de s'engager et de partir à la découverte - et de se perdre et de se retrouver à plusieurs reprises… Ainsi, l'œuvre dans l'œuvre qui s'intitule elle-même « The Central City » rassemble à elle seule non moins de trente sous-sections : universa. constructor. videotron. megalopotron. univercity. smallworlds. textourama. elevator. jukebox. sounder. maputor. proser. city central. citoxity. fostexity. textus. sounder. randomizer. cubix. matrixity. advercity. fibrinet. advercity. fibrinet. envirus. germix… « Chacune [de ces sections] comporte plusieurs bandes sonores et des choix multiples d'images, avec des environnements sonores et visuels générés par ordinateur dans des espaces en 3 d et des sections en 3 d controlées par l'usager »2. En tout, plus de 200 petits films…
Ainsi, en explorant les méandres des sous-sections de The Central City comme celles des autres villes dans la ville (comme sonicity, biocity, etc), le visiteur trouvera des collages d'images (photos ou films (souvent retravaillées et manipulées) de villes « réelles » - Londres, Barcelone, etc, dessins abstraits générés à l'ordinateur) et de sons (échantillonnés dans les villes, ou créés électroniquement), et aussi des images de bâtiments futuristes, de gratte-ciel improbables, l'œuvre dans son entier faisant songer à un de ces projets urbanistes typiques de science-fiction. Or ceux-ci se révèlent souvent davantage des ruminations philosophiques sur l'état de la ville en tant que telle - ce qu'elle est et pourrait être, à son niveau le plus abstrait et en même temps le plus important, celui des rapports et des interactions entre ses lieux et ses habitants - plutôt qu'une proposition d'habitation concrète.
Or, comme son auteur tient à le souligner, The Central City n'est pas une « simulation », une représentation, c'est une « expérience »3 - tant pour son créateur, qui travaille sur ce work in progress depuis 1997, que pour le visiteur, qui est aussi invité, plusieurs des éléments de l'œuvre étant interactifs, à devenir lui-même un co-créateur.
Centralisation d'une part, prolifération tout azimut d'autre part : n'est-ce pas résumer, d'emblée, dans une image, le modus vivendi comme le modus operandi des mégalopolis d'aujourd'hui - et aussi, et d'autant plus, celui du Web - dont le centre (comme pour Dieu) est partout, et la circonférence nulle part ?
Notes
1 : Stanza, Continuing the search for the "soul of the city".
2 : Stanza, www.thecentralcity.co.uk/index.html et www.thecentralcity.co.uk/info/indexfull.html
3 : Stanza, www.thecentralcity.co.uk/info/indexfull.html
Anne-Marie Boisvert
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