Author: Claude Gosselin

MBAM: Qui trop étreint, mal embrasse

 

Par Claude Gosselin, C.M., 29 juillet 2020

 

Dans la saga du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), plusieurs personnes qui ont à cœur l’institution sont en train de lui nuire par leurs commentaires émotifs.

Sur une période de 20 ans, Nathalie Bondil a ouvert le Musée et en a fait une institution accueillante aux dynamiques culturelles et sociales d’aujourd’hui. Elle a réussi ce coup flamboyant en remerciant régulièrement les équipes professionnelles du Musée, les mécènes locaux et les membres du Musée qui ont soutenu ses projets. Le Musée serait donc le travail d’équipes sous la gouverne d’une chef passionnée et engagée.

Malheureusement, le Musée risque actuellement de perdre toute sa reconnaissance d’être un grand musée par les actions des mêmes personnes qui en ont fait ce qu’il est.

Leurs manœuvres sur les scènes locale et internationale pour se trouver des alliés dans le combat qui oppose la directrice du Musée au conseil d’administration de celui-ci en sont un triste exemple. Continuer ainsi, c’est se tirer dans le pied.

Quand le directeur du Conseil des arts du Canada (CAC), Simon Brault, annonce de façon déplacée et publique qu’il a abaissé la cote du Musée à la cote « situation inquiétante », il nuit plus au Musée qu’il ne l’aide. Il donne un mauvais signal aux « investisseurs » potentiels. M. Brault parle d’investissement quand le CAC accorde une subvention au MBAM. Ayant travaillé pendant trois ans au CAC et ayant assisté à des réunions du conseil d’administration, jamais je n’ai vu un directeur se prononcer aussi cavalièrement et de façon presque arrogante sur un organisme canadien qui traversait temporairement une situation difficile, qu’elle soit d’ordre financier ou de gouvernance. Et pourtant, j’en ai vu beaucoup. En finançant annuellement à hauteur de 450 000 $ sur un budget de fonctionnement d’environ 35 millions, Simon Brault aurait pu se garder une petite gêne.

Il nous reste à connaître les noms des membres du comité mis en place par la ministre de la Culture et des Communications du gouvernement du Québec, Nathalie Roy, pour faire enquête sur la situation au MBAM.

Ayant avoué que « le Musée était Nathalie Bondil », sans doute saura-t-elle trouver des personnes objectives. Rappelons que le gouvernement du Québec nomme 9 des 21 membres au conseil d’administration.

 

Claude Gosselin, C.M.
Directeur général et artistique
Centre international d’art contemporain de Montréal
claude.gosselin@ciac.ca

 

Article publié dans le journal La Presse du 29 juillet 2020. Pour consulter l’article en ligne, cliquer ici.

Image : Bâtiment de 1912 du Musée des beaux-arts de Montréal, août 2009. Photographie : Stéphane Batigne.

LES AUTOMATISTES
À L’HÔTEL WINDSOR ET À LA LIBRAIRIE TRANQUILLE

 

Aujourd’hui sont lancées les fiches sur « L’Hôtel Windsor » et « La Librairie Tranquille », dans le cadre de notre projet Cartographie des Automatistes.

Consulter les fiches

C’est par les lieux où ils ont étudié, travaillé et exposé que nous vous proposons de faire connaissance avec les artistes du groupe des Automatistes de Montréal entre 1939 et 1955. Leur apport est immense dans les domaines des arts visuels, de la danse, de la littérature, du théâtre, du design et de la psychanalyse au Québec et au Canada. Nous vous proposons de découvrir pas moins de 50 lieux à visiter là où ces artistes ont été actifs en privé et publiquement.

Consulter la carte des lieux fréquentés par les Automatistes

Suivez ce projet sur notre site web, d’autres infos sont régulièrement ajoutées. N’hésitez pas à nous faire vos commentaires : claude.gosselin@ciac.ca

 

Image de gauche : Hôtel Windsor. Partie originale à gauche ouverte en 1878, architecte : William W. Boyington. Annexe Nord ouvert en 1906, architectes : Hardenbergh et Gilbert. Photo : William Notman, 1938-1935. Musée McCord. 
Image de droite : Vernissage à la Librairie Tranquille, 31 août 1948. Photo : Fonds Henri Tranquille, Université de Sherbrooke.

Un mandat à préciser pour le
Musée des beaux-arts de Montréal?

 

Par Claude Gosselin, C.M., 20 juillet 2020

 

C’est une bien triste histoire qui frappe le Musée des beaux-arts de Montréal.

De l’extérieur, le musée reçoit des éloges de satisfaction pour la vision et la programmation mise en avant par la directrice Nathalie Bondil; de l’intérieur, le musée reçoit des plaintes du personnel professionnel pour la mise en place d’un climat de travail malsain. Les deux camps reçoivent des appuis importants d’individus et de groupes privés et publics.

Nous sommes le premier à reconnaître l’immense travail d’ouverture et de repositionnement de la notion de musée que Nathalie Bondil a mis en place et nous lui en sommes très reconnaissant.

Un comité externe doit enquêter et remettre un rapport au gouvernement québécois, principal bailleur de fonds. S’il est nécessaire de se pencher sur la gouvernance de l’institution et de clarifier les devoirs de chacun, ne pourrait-on pas profiter de cette occasion pour préciser le mandat du musée.

S’il est vrai que nous avons besoin du MBAM pour nous faire connaître les meilleurs artistes et les meilleures productions artistiques de la scène internationale, n’en serait-il pas tout autant une priorité du musée de nous faire connaître l’art et les artistes du Québec et du Canada?

Au cours des dernières années, les principales expositions du MBAM (celles pour lesquelles on a mis de gros budgets et pour lesquelles on a alloué les meilleures salles) ont mis en avant des artistes et des mouvements artistiques de la scène internationale. À l’occasion, on aura présenté des artistes d’ici en accompagnement dans des salles adjacentes ou dans le sous-sol. Quel retour sur les investissements majeurs des gouvernements du Québec et du Canada et ceux des mécènes privés et des membres du musée avons-nous reçu pour le développement des artistes et des mouvements artistiques de chez nous? Très peu sur un budget annuel très important.

On peut comprendre l’insatisfaction des conservateurs du musée, qui voient leurs rôles réduits à celui d’adjoints de commissaires étrangers ou invités, à la production d’expositions de peu d’envergure et à la rédaction des notes sur des œuvres pour leur acquisition ou pour le magazine du musée. Combien d’expositions majeures leur a-t-on permis de développer? Ce n’est pourtant pas à cause de leur manque de connaissances ou de professionnalisme. Ce n’est pourtant pas à cause d’un manque de sujets à développer sur l’art au Québec et au Canada et les liens avec les Amériques? On se souviendra avec plaisir de l’exposition Une modernité des années 1920 à Montréal-Le Groupe de Beaver Hall en 2015 de Jacques Des Rochers ou Grandeur nature : peinture et photographie des paysages 1860-1918 en 2009 de Hilliard T. Goldfarb. Comment se fait-il que nous n’ayons pas encore au MBAM des salles permanentes consacrées à l’ensemble des artistes du groupe des Automatistes, qui a été si important au Québec et au Canada?

Nous ne serions pas surpris d’apprendre que ces conditions de travail soient aussi liées au développement d’un climat de travail « nocif » depuis plusieurs mois, voire quelques années. Or nous avons besoin de ces professionnels et professionnelles pour assurer le mandat du musée. Espérons que le comité d’enquête sur la gouvernance du musée saura nous donner les balises nécessaires au Musée des beaux-arts de Montréal pour réaliser un mandat clair sur ses obligations de développer une muséologie ouverte à l’international, mais aussi au développement, à la connaissance et à la promotion des artistes et des mouvements artistiques au Québec et au Canada.

 

Claude Gosselin, C.M.
Directeur général et artistique
Centre international d’art contemporain de Montréal
claude.gosselin@ciac.ca

 

Image : L’édifice New Art Gallery, présentement le Pavillon Michal and Renata Hornstein du Musée des Beaux-Arts de Montréal, 1379 rue Sherbrooke Ouest, Montréal, Québec, Canada. Photo prise le 19 septembre 2013.

CARTOGRAPHIE DES AUTOMATISTES

 

Projet « la cartographie des Automatistes ». C’est par les lieux où ont étudié, travaillé et exposé les artistes librement unis sous le nom des « Automatistes » que nous vous proposons de faire connaissance avec un pan de l’histoire de l’art au Québec entre 1939 et 1955. Plusieurs entrées sur notre site web ont été créées. Nous vous en suggérons deux : « Magdeleine Arbour à la Maison Birks » et « Paul-Émile Borduas à l’Ermitage ». Suivez ce projet sur notre site web, d’autres infos seront régulièrement ajoutées. N’hésitez pas à nous faire vos commentaires. Claude.gosselin@ciac.ca

En savoir plus

 

Image : Paul-Émile Borduas avec Henri Girard et Charles Doyon devant Étude de torse, à l’occasion du vernissage de l’exposition à l’Ermitage, avril-mai 1942.

Crédit photo : Françoise Sullivan. Rouge no.11, 2010, Huile sur toile, 76 x 101,5cm

ANNIVERSAIRE DE
FRANÇOISE SULLIVAN

 

À l’occasion de l’anniversaire de Françoise Sullivan, le 10 juin dernier, il nous fait plaisir de publier un texte de Chantal RinguetOnly Red (sur une oeuvre de l’artiste).

Lire la Fiche Françoise Sullivan : Only Red, par Chantal Ringuet

Pour en savoir plus su les Fiches du CIAC

Image : Françoise Sullivan. Rouge no 11, 2010, huile sur toile, 76 x 101,5 cm. Photo © Chantal Ringuet.

CARTOGRAPHIE DES AUTOMATISTES

 

Nous avons initié un nouveau projet au CIAC MTL : établir une carte des lieux fréquentés par les Automatistes (1935-1955) à Montréal. Lieux de formation, d’expositions, de conférences, de spectacles (danse) et notes historiques sur les lieux culturels, musées, galeries et théâtres de l’époque. Vous pouvez déjà lire quelques notes sur certains lieux. C’est un document en production constante qui nous permettra de développer des circuits piétonniers qui seront annoncés bientôt. Vous pouvez déjà lire nos textes sur le lieu de la 1ère exposition des Automatistes au 1257, rue Amherst (aujourd’hui Atateken), Domicile de la Famille Gauvreau au 75, rue Sherbrooke Ouest, l’École du Meuble de Montréal, la Dominion Gallery of Fine-Arts.

Cartographie des Automatistes

Décès de Léo Rosshandler

(1922 – 2020)

 

Nous rapportons le décès de Léo Rossandhler le 10 juin dernier. Léo Rosshandler a été particulièrement actif publiquement à titre de directeur adjoint au Musée des beaux-arts de Montréal au cours des années 1970 et de directeur de la collection Lavalin de 1977 à 1989. Il a été très apprécié par la communauté artistique pendant ces deux mandats. Nos sincères condoléances à sa conjointe, mme Andrée Tessier,  à sa famille et à ses amis.

Un article d’Éric Clément, publié dans La Presse du 10 juin dernier, souligne le décès de Léo Rosshandler.

Consultez l’article d’Éric Clément

Photo Olivier Jean, © La Presse.