Boutique : Martin Bruneau

Martin Bruneau
D’après Courbet,
2011
huile sur toile,
80 x 80 cm.
2 000 $ (non encadré)

 

Fonds d’oeuvres du CIAC

Reliés les uns aux autres, les corps de Martin Bruneau décrivent une danse macabre qui se déploie telle une métaphore de la peinture qui, entre figuration et abstraction, a encore et toujours quelque chose à dire. C’est là le tour de force du peintre d’être parvenu à composer une variation sur le corps, où les couleurs, implacables contrepoints, donnent le tempo, jusqu’à parfois laisser croire qu’elles mènent la danse. Sa palette peut donc laisser libre cours à la force de la couleur et se déployer pour dire non pas tant autre chose qu’autrement. Ainsi sublimée, la couleur de Martin Bruneau ne saurait se réduire à un simple aplat ou à un fond sommaire. Elle s’ingénie à neutraliser, à tout le moins à contrarier, la dimension narrative de la toile. En somme Martin Bruneau opère là un de ces renversements chers à Baselitz qui aimait à dire que « le renversement (…) du motif [lui] donnait la liberté de [s’]attacher à des problèmes picturaux. » (… ) Sous son pinceau, la juxtaposition de deux peintures – abstraite et figurative – ne jure pas. Au contraire elles s’équilibrent au-delà des corps et de la couleur, selon des lois relevant de la (méta)physique de la peinture et menant à cette « pureté de la peinture » si chère au critique Clement Greenberg. La possibilité d’une représentation demeure, malgré tout – et non pas en vain. C’est sur cette voie que Martin Bruneau a choisi de naviguer.

 

Il a participé aux Cent jours d’art contemporain de Montréal 1992.

 

L’artiste est représenté par la Galerie Isabelle Gounod, Paris.